Qu’est-ce que Paulin, Paulin, Paulin®?

Paulin, Paulin, Paulin est une entreprise familiale qui diffuse, valorise et préserve les œuvres de Pierre Paulin. Son but est d’offrir un panorama enrichi du travail du designer afin de rendre visible l’incroyable modernité d’un créateur en perpétuelle recherche.

Un veilleur attentif :

Partenaire des événements consacrés au designer (expositions, ouvrages, éditions, ventes), Paulin, Paulin, Paulin oeuvre à apporter cohérence et dynamisme aux différents projets initiés autour de Pierre Paulin. Véritable agent de liaison, Paulin, Paulin, Paulin éclaire, met en relation, précise et accompagne les projets.

Dans une démarche de préservation et de protection du patrimoine, Paulin, Paulin, Paulin recherche, répertorie et classifie les pièces et les archives de Pierre Paulin pour donner à voir l’étendue d’une oeuvre protéiforme et visionnaire.

Grâce à la collection et au fonds de documents de travail (dessins, photos, maquettes…) mis à disposition, Paulin, Paulin, Paulin favorise l’étude et l’échange autour du designer, initie de nouveaux projets et des collaborations inédites avec des institutions publiques ou privées.

Un éditeur de patrimoine: 

Paulin, Paulin, Paulin produit et vend des pièces rares issues de l'oeuvre de Pierre Paulin, la plupart des modèles que nous présentons n'ont jamais connu d’éditions commerciale à l’époque de leur conception pour des questions techniques ou économiques. L’entreprise à pour vocation de faire exister ou de prolonger certains des rêves les plus chers à Pierre Paulin.

L'équipe Paulin, Paulin, Paulin®

Entreprise familiale à taille humaine, Paulin, Paulin, Paulin ® se construit et s'articule autour de Maia Paulin qui fut l’épouse et l’associée de Pierre Paulin pendant près de 40 ans. Grande voyageuse et tête chercheuse, Maia Paulin s’est toujours attachée à faire découvrir, à préserver et diffuser l’œuvre de Pierre Paulin.

Dans les années 90, le couple souhaite acquérir une maison dans les Cévennes et envisage d’y créer une fondation destinée aux étudiants et chercheurs, un lieu d’expérimentation et d’exposition atypique. Cette entreprise ne verra pas le jour du vivant du designer mais Maia Paulin travaille aujourd’hui activement à ce projet généreux, ouvert et convivial.

Benjamin Paulin est le fils de Pierre et Maia. Il est marié à Alice Lemoine dont la mère fut coloriste pour Pierre Paulin et amie de la famille. Benjamin et Alice se sont connus enfants, perdus de vue et retrouvés.

C’est ensemble et dans une démarche proactive qu’ils développent ce projet familiale, mettant toute leur énergie à faire se rencontrer les générations et les mondes autour des éditions spéciales qu’ils réalisent pour la première fois, poursuivant ainsi les voeux exprimés par Pierre Paulin en 2008.

Paulin, Paulin, Paulin peut également compter sur le soutien sans faille des plus proches collaborateurs de Pierre Paulin. Familier des archives, grands connaisseurs de l’histoire des pièces, il savent tout de leur conception à leur réalisation. Leur parfaite connaissance du style Paulin tant au niveau des processus de création que des techniques de fabrication en font des experts et collaborateurs précieux.

Paulin, Paulin, Paulin s’est entourée des meilleurs artisans français pour réaliser les pièces exceptionnelles conçues par Pierre Paulin, respectant scrupuleusement leur intégrité et le niveau d’exigence que le designer s’était fixé.

La création comme patrimoine familial

Né en 1927 à Paris, Pierre Paulin est élevé par un père dentiste et une mère Suisse Allemande austère. Il passe sa petite enfance à Laon, rêve d’une vie différente, loin de cette cité ouvrière où le futur se limite à la garnison et aux usines de chemin de fer.

Très jeune, il est fasciné par la personnalité de son oncle Georges Paulin, un homme passionné, dandy et fantasque qui abandonne son activité de prothésiste dentaire pour se consacrer au design automobile, sa véritable passion. Inventeur du système Eclipse, toit automobile rétractable, Georges Paulin travaille, dès les années 30, pour les plus grands carrossiers de l’époque. Plus tard, c’est avec Peugeot, Bentley et Rolls Royce qu’il collabore. Modèle d’élégance et d’intelligence autodidacte, cet oncle inspire durablement le jeune homme, lui faisant percevoir la possibilité d’un épanouissement par la création, hors des sentiers battus. Seconde influence majeure, Fredy Balthazar Stoll, le grand oncle sculpteur élève de Rodin, dont le travail imprime l’imaginaire du jeune Paulin et stimule sa sensibilité à l’art.

A la fin de la guerre, Pierre Paulin part pour Paris, s’inscrit à l’école Camondo. S’il rejette le classicisme de l’enseignement et critique le manque de réflexion du corps enseignant, sa sensibilité artistique et son aptitude fulgurante à penser des objets en trois dimensions sont très vite remarquées par son professeur Maxime Old. Celui-ci le recommande pour entrer dans l’atelier de Marcel Gascoin, un des créateurs de l’UAM. Paulin s’y imprègne de l’esthétique des pays Nordiques et perçoit clairement l’enjeu sociétal du design. Il intègre ensuite le service décoration des Galeries Lafayette où, grâce à la directrice de la Maîtrise Geneviève Pons, il découvre, dans les revues Interiors le travail des Américains, en particulier les Eames dont il admire l’épure, Bertoia, Nelson et Albini.

Dès 1953, il souhaite créer ses propres meubles mais ne trouve pas d’éditeur. Avec le soutien financier de son père, il s’autoédite et expose au Salon des Arts Ménagers. Ses créations y sont remarquées et il collabore bientôt avec Thonet-France pour qui il développe des bureaux et des assises, dont son premier siège monocoque.

A la fin des années 50, il est recruté par Kho Liang Ie, le directeur artistique de l’entreprise hollandaise Artifort, qui en fait l’un de ses collaborateurs privilégiés. Là, il poursuit ses recherches sur la forme et la technique, teste ses intuitions et travaille de nouveaux matériaux. L’éditeur lui offre un véritable terrain de jeu pour expérimenter et développer ses recherches sur le corps dans son rapport au meuble. Cette collaboration fertile avec Artifort se poursuivra jusqu’en 1975. Depuis lors, la plupart des modèles iconiques créés durant cette période, n’ont jamais cessés d’être édités.

Parallèlement, Pierre Paulin développe une activité d’architecte d’intérieur qui lui permet d’appréhender le mobilier au-delà du seul objet et d’envisager l’espace dans sa dimension sculpturale. Il travaille entre autres pour Dior, l’ORTF ou l’équipementier automobile Bertrand Faure.

En 1967, il rencontre Jean Coural, administrateur du Mobilier National qui le recommande à la fois pour la conception de mobilier du Musée du Louvre et le présente au couple Pompidou pour l’aménagement des appartements élyséens.

Débute alors une collaboration régulière avec le Mobilier National, grâce à laquelle Pierre Paulin va poursuivre ses recherches prospectives sur les techniques et les matériaux modernes. Cette collaboration avec le Mobilier National reste encore aujourd’hui unique, Pierre Paulin étant le seul designer ayant collaboré sur une aussi longue période avec l’institution (1968-2008).

A partir de 1975, il fonde ADSA avec Maia Paulin et Marc Lebailly. Cette agence de design, prescriptrice de tendances, conseille l’industrie en terme de direction artistique et d’image de marque mais collabore également à la création de produits et d’espaces collectifs qui restent, encore aujourd’hui, des icônes. Ainsi, le fer à repasser Calor Jet Line 30 créé au milieu des années 80, révolutionne l’esthétique de l’électroménager tant par son design que par sa couleur et rompt avec les codes de l’époque. ADSA sera leader dans son domaine pendant plus de 15 ans. On lui doit entre autres, l’aménagement de la gare Versailles Rive-Gauche, le Hall Méditerranée de la Gare de Lyon, les lignes de mobilier de jardin pour Alibert ou Stamp, les couleurs et la signalétique du parc des exposition Paris-Nord ou la gamme Trocadéro pour Jacob Delafon.

Au début des années 80, Pierre Paulin crée, à la surprise de tous, une nouvelle collection de mobilier qu’il propose en édition limitée. Il renoue avec une certaine idée du classicisme et du savoir-faire tant dans les matériaux choisis que dans le style des pièces. Intuitivement à l’avant-garde, il pressent l’émergence du marché du design de collection.

A partir des années 90, c’est le terrain des Cévennes, choisi avec Maia, qui devient l’espace créatif du designer. Sur ce domaine minéral, il souhaite être à la fois architecte, designer et paysagiste. Il imagine et organise d’abord le jardin, qu’il conçoit comme un intérieur. Chaque rocher, chaque arbre, a sa place, telle une pièce de mobilier. Puis, vient la maison qui fait dialoguer la modernité avec la tradition cévenole, l’art, la nature et le travail. Cette “retraite naturelle” permet à Pierre Paulin de regarder le monde de loin, avec sérénité. Il participe, à partir de la fin des années 90, à des conférences, s’implique dans de nombreux projets de rééditions et réalise de nouvelles commandes pour le Mobilier National.

Après de nombreuses expositions et publications, Pierre Paulin a exprimé en 2008 son désir d’auto-produire ses œuvres jamais réalisées auparavant. Paulin, Paulin, Paulin s'est établi dans cette dynamique. À sa mort le 13 juin 2009, il était épanoui et en paix: son œuvre était enfin reconnue en France et ses créations vivraient au-delà de lui. Une véritable reconnaissance artistique et publique pour un homme qui n'a jamais cherché à être exposé ni à attirer l'attention.