En 1983, une exposition est organisée au musée des Arts Décoratifs. Le nouveau Pierre Paulin inquiète, il étonne un monde du design qui n’attend alors plus rien de lui ou espère plutôt une déclinaison de ses formes iconiques, et s’étonne de la volonté d’un homme dans sa soixantaine à vouloir se renouveler. Si l’idée d’un mobilier précieux et produit en série limitée semble inappropriée dans ce contexte, nous ne pouvons aujourd’hui que constater l’influence ou du moins l’aspect visionnaire de cette approche pour le monde du design. L’exposition, bien qu’en partie incomprise, convainc le président Mitterrand de faire appel à Pierre Paulin pour l’aménagement du bureau présidentiel. Pour cette réalisation, Paulin emprunte le bleu et le rose tyrien d’une tapisserie de Charles Le Brun se trouvant dans le salon doré, couleurs hautement audacieuses pour un bureau officiel. Geste radical, la ligne rose semblant être à premiere vue décorative se révèle être la structure même grâce à laquelle cet imposant bureau prend toute sa légèreté.

Discussion à travers les âges, le fauteuil dit« Mitterrand », véritable chef d’œuvre d’artisanat est la rencontre étonnante entre le fauteuil régence avec son double cannage et la chaise
à coque de Ray et Charles Eames. Sa forme hexagonale est un clin d’œil qui rend hommage à la géographie du pays.